Mémoires vives et musées à la DGAC

Chems Chkioua, Directeur général de l’Aviation civile et Paul Damm, chef de la mission Mémoire.

Comme chaque année la mission Mémoire de l’Aviation civile a réuni au siège de la Direction Generale de l’Aviation Civil à Paris, l’ensemble des acteurs du patrimoine aéronautique français représentés au sein de la commission mémoire. Cela forme une confrérie forte de 70 associations et institutions, dont l’association Héritage Avions Morane-Saulnier, fait partie grâce à la diligence d’Ariane Gilotte, alors en charge de la mission Mémoire. Son successeur actuel, Paul Damm avait donc rassemblé le 20 novembre dernier dans l’amphithéâtre Farman une centaine de représentants de « gardiens de la mémoire » du pays berceau de l’aviation.

Chems Chkioua, récemment appointé Directeur général de l’Aviation civile, a rappelé en introduction cette importance et l’attachement.

Le thème de cette année portait sur les musées aéronautiques, un sujet qui préoccupe notre association puisque l’un de nos projets majeurs consiste à disposer un jour d’un musée ouvert au public présentant le patrimoine Morane-Saulnier/SOCATA.

La première conférence présentant l’ICOM, l’organisation internationale adossée à l’UNESCO qui fédère les principaux musées du monde entier (57 200 membres de 130 pays). Sa présidente France, Florence Le Corre, a rappelé la définition ICOM d’un musée « Une institution permanente à but non lucratif et au service de la société, qui se consacre à la recherche, à la collecte, la conservation, l’interprétation, et l’exposition du patrimoine matériel et immatériel. Ouvert au public, accessible et inclusif, il encourage la diversité et la durabilité. Les. musées opèrent et communiquent de manière éthique et professionnelle avec la participation des diverses communautés. Ils offrent à leurs publics des expériences variées déduction, de divertissement, de réflexion et de partage de connaissances. » Une indication claire que les musées ce ne sont pas seulement les arts mais aussi les sciences et la technologie.

Au-delà de cet aspect très formal du sujet, le grand mérite de cette édition 2025 de la commission mémoire a été de mettre en avant différentes expériences de création et de fonctionnement de musée.

Marie-Laure Griffaton, conservatrice du Musée de l’Air et de l’Espace, principal et plus ancien musée aéronautique français (créé en 1919 !) a expliqué la problématique de son institution dépendant du ministère des Armées : une collection énorme de 38 470 objets préservés dont 400 aéronefs – dont plus d’une dizaine d’avions Morane-Saulnier et SOCATA – dont seulement une centaine est exposée sur les 125 000 m2 autour de lʼancien aérogare du Bourget. Le reste est stocké dans 130 000 m2 de hangars de lʼancienne base aérienne de Dugny où se trouvent les ateliers d’entretiens et de restauration. Et le budget pour entretenir les collections exposées est énorme, tandis que de nombreux objets continuent à lui être proposés. Privilégiant une approche pragmatique le MAE développe des partenariats avec des entreprises, associations et musées pour préserver ce riche patrimoine d’état. Ainsi 42 avions sont actuellement en dépôt dans des associations comme Mémorial Flight à La Ferté-Alais, les Ailes Anciennes ou le musée régional d’Angers souvent dans le cadre d’un projet de restauration.

En dehors de ce musée fonctionnant principalement sur budget étatique, la session 2025 de la commission a été l’occasion de présenter des musées fonctionnant avec le soutien des collectivités territoriales comme le Musée de l’aéronautique navale de Rochefort (AMAMAN), qui expose un Rallye 100S de la 50S et le MS 760 S/N 33, ou le musée de l’aviation de chasse de Montélimar, qui expose le Paris IIR n°116 ex-CEV prêté par le musée de l’Air et de l’Espace.

D’autres musées, moins aéronautiques mais aussi intéressants, comme celui des phares et balises d’Ouessant, ou de la station-radar 44 de Douvres-la-Délivrande, ont pu expliquer comment à force de ténacité, ils ont pu faire reconnaître leur intérêt public et obtenir des subventions.

Ensuite ce fut le tour des musées d’entreprise comme le musée virtuel de Thalès, animé par l’Amicale Inter Centres des Personnels Retraités Anciens de Thales et à l’accès réservé aux membres, et le Musée Aéronautique et Spatial de Safran, dont les visites sont prises en charge par le groupe Safran.

Enfin, les plus nombreux sont les musées associatifs, avec le musée Adolphe Pégoud impacté à Montferrat (38) de création récente, le musée Delta d’attis-Mons près des pistes d’Orly, qui a bien dû mal à préserver ses collections, et Aeriastory, qui tente de préserver le patrimoine historique des aérodromes du plateau de Saclay (Toussus-le-Noble et Buc, ) à l’occasion d’événements, d’exposition, préservation de bâtiments historiques, apposition de plaques.

En résumé une réunion qui a permis d’élargir les horizons et réfléchir à de nouvelles pistes pour la transmission de la mémoire qui est la mission de notre association, notamment en faisant intervenir des acteurs venus d’autres horizons.
 » Cette ouverture enrichit le réseau mémoire et rappelle que l’histoire de l’aviation s’inscrit dans un récit plus large : celui des mobilités, des innovations et des infrastructures qui ont façonné nos territoires. » expliquait Paul Damm de la DGAC dans un post.

Le thème de la réunion de 2026 est déjà annoncé : « Les monuments historiques ». Peut-être l’occasion de mettre à l’honneur la cité Morane ?  

Pour en savoir plus

L’annuaire des associations et institutions membres de la commission mémoire https://www.calameo.com/ppmac/books/005116633b2d4cdab2ef6

Le site de présentation de la mission Mémoire à la DGAC https://www.ecologie.gouv.fr/laviation-civile-en-france-et-memoire-0

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